On tracte et on négocie, on discute et on parlemente au sujet de la présidence du 18e gouvernement. Cela pourrait paraitre étrange pour un exécutif dont la durée de vie ne passera pas novembre au maximum, et alors même que certains dans les discussions sur l’avenir ont envisagé sa suppression. Mais c’est parce qu’il ne faut pas s’arrêter à l’écume des jours, les enjeux politiques, économiques et sociaux restent d’importance dans le choix de celui qui aura à présider ce gouvernement. Pour l’heure, la reconstruction et la refondation nécessaires après les destructions du 13 mai, demeurent à l’état embryonnaire et l’on attend que l’on réponde aux urgences du temps qui se font plus prégnantes à mesure que les jours passent. Le choix du président décidera de la formule et des relations à venir avec le gouvernement central, entre les tenants du PS2R et ceux du plan quinquennal, entre les contempteurs des subventions et ceux qui les réclament quitte au bras de fer avec l’État. C’est un choix économique entre deux voies distinctes qui est posé, et non plus véritablement entre deux idéologies politiques. C’est sans doute pour cette raison que l’on a négocié pied à pied et longtemps, sans peut-être même se mettre d’accord.
Nicolas Vignoles