Un drame en ce début d’année, un féminicide, une femme tuée par son mari d’un coup de couteau. Hélas sans surprise, dans un « contexte d’alcoolisation massive », comme le veut la terminaison officielle. Ça ne s’arrête jamais et la pauvre femme rejoint la si longue cohorte de toutes celles qui ont succombé aux coups de leurs maris, conjoints, compagnons en Nouvelle-Calédonie. Sans omettre toutes celles qui, au quotidien, vivent sous la terreur et la violence sans espoir de se défaire de leurs bourreaux, ni oser parler ou porter plainte. A croire que sur le Caillou, la place des femmes n’est pas enviable ou plutôt que nous ne nous débarrassons pas de comportements honnis et détestables. En dépit des efforts des uns et des autres, des associations comme de la justice, ce fléau des violences faites aux femmes ne parait jamais refluer, pas plus d’ailleurs que celui de l’alcoolisation, dont nous sommes les tristes champions. Toutes les campagnes menées semblent ne jamais trouver d’écho, et la nécessaire prise de conscience est loin d’être collective. Un sursaut politique peut-être ? Mais comment y croire lorsque dans un gouvernement de onze personnes, on y laisse de place qu’à une seule femme ? Sans parler des institutions au sein desquelles les femmes n’ont pas accès. Ce message-là aussi est lourd de signification.
Nicolas Vignoles