Un programme politique a pour objet de faire adhérer une majorité à un plan, un avenir, une vision. On y aborde des sujets de fonds, a fortiori en temps de crise (« de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace » *), on peut aussi y traiter de sujets plus légers avec comme finalité de faire plaisir. C’est pourquoi, comme il n’y a pas loin du Capitole à la Roche Tarpéienne, il n’y a pas loin non plus de l’ambition à la démagogie. Comme certains avaient émis le souhait dans leur programme, à une certaine époque, de la libéralisation du Nutella, voilà qu’à l’occasion de la prochaine élection du président du gouvernement, il est émis l’idée que les membres du gouvernement lors de leurs déplacements, voyagent en classe Eco plutôt que de bénéficier des larges sièges des classes supérieures. L’idée, qui peut s’entendre, séduira sans doute la partie de l’opinion qui croient aux promesses, mais en laissera une autre partie, sans doute plus large, bien plus dubitative. Parce qu’en réalité, les économies de la dépense publique à réaliser dans le cadre de la reconstruction, et qui sont plus que jamais nécessaires, réclament d’autres efforts et une bonne dose de courage, bien plus conséquents et d’une toute autre ampleur.
*Discours de Danton à l’Assemblée Nationale, le 2 septembre 1792
Nicolas Vignoles