Dry January : le défi sans alcool

Le mois sans alcool fait son grand retour : 30 jours sans consommer de boisson alcoolisée, c’est le défi lancé par l’ASS-NC, à l’occasion des nouvelles résolutions 2025.

L’initiative lancée par l’anglaise Émilie Robinson via l’organisation Alcohol change UK en 2012, séduit de plus en plus, au lendemain d’une cession de fêtes propices à une consommation, souvent abusive, de boissons alcoolisées. Les professionnels de santé à travers le monde ont rapidement soutenu le mouvement, mettant en avant les bienfaits immédiats d’une pause dans la consommation d’alcool. En Nouvelle-Caldonie, l’Agence sanitaire et sociale (ASS-NC) porte la voix du mouvement, lançant pour la quatrième année consécutive une vaste campagne de sensibilisation qui veut toucher tous les Calédoniens : « relevez le défi, prenez soin de vous ». L’alcool est la « deuxième cause évitable de mortalité et de cancer après le tabac » et il « représente un enjeu majeur de santé publique », informe le communiqué de l’ASS-NC. « La consommation moyenne des Calédoniens est de 7 verres standard par occasion chez les adultes. Chez les 18-24 ans, on atteint même 10 verres standard par occasion », chiffre Emmanuel Rivet, responsable du service addictologie de l’ASS-NC. « Et chez les 16-18 ans (qui ne sont pas censés boire), 30% ont eu au moins une alcoolisation importante (de plus de 6 verres donc) au cours du dernier mois ». Des chiffres qui sont presque doublés sur les Îles Loyautés. C’est pourquoi cette année, la campagne de sensibilisation de l’ASS-NC s’adresse particulièrement aux jeunes, qui sont « d’autant plus concernés par une consommation abusive d’alcool », précise le communiqué.

Quels bienfaits pour la santé ?

Les spécialistes de l’ASS-NC affirment qu’un mois d’abstinence de boissons alcoolisées offre des bénéfices immédiats pour la santé. « On va avoir une meilleure qualité de sommeil, un regain d’énergie, le stress diminue. On a un système immunitaire qui est renforcé avec une diminution des risques de maladie, du foie, de certains cancers, de diabète, de cholestérol aussi. Des bénéfices aussi en termes de bien-être, d’estime de soi, puisque c’est aussi l’occasion de se rendre compte qu’on est capable de passer une période sans consommer d’alcool », explique le spécialiste. Des changements notables qui perdurent même au-delà de la période d’arrêt. Et ce, sans oublier les bénéfices financiers non négligeables. « Pour des Calédoniens qui en consomment régulièrement, ça représente une économie substantielle », ajoute-il.

« Faire une pause dans la consommation d’alcool a également des répercussions positives sur des enjeux sociaux majeurs, tels que la réduction de la délinquance, des violences et des problèmes liés à la sécurité routière », précise le communiqué. A titre d’illustration, un Calédonien sur six reconnaît avoir pris le volant après avoir bu deux verres ou plus d’alcool, au cours des trente derniers jours. Un phénomène que l’on peut facilement relier aux nombreux accidents, parfois mortels, de la route. « En Nouvelle-Calédonie, que ce soit en matière de sécurité routière, de délinquance, de violences intrafamiliales ou même de criminalité, les consommations abusives d’alcool sont souvent associées à ces phénomènes. Diminuer ces consommations d’alcool, c’est diminuer aussi les risques de passage à l’acte », confie Emmanuel Rivet.

« Bien au-delà des repères »

Pour toucher les jeunes, principalement ciblés, l’ASS mise, à l’image de la campagne du mois sans tabac en novembre dernier, sur une sensibilisation au travers de vidéos humoristiques, de témoignages et de conseils pratiques «pour soutenir les participants et réussir le défi». Mais tout au long de l’année, les spécialistes en addictologie font de la prévention auprès des écoles, des entreprises et à l’occasion d’événements thématiques «pour sensibiliser les Calédoniens et encourager les comportements responsables». Les recommandations de Santé Publique France liées à l’alcool, fixent un maximum deux verres par jour et un total cumulé de maximum dix verres par semaine. Une consommation qui doit donc rester occasionnelle. « En Nouvelle-Calédonie, on a des consommations qui sont malheureusement souvent bien au-delà de ces repères », explique le responsable en addictologie, puisque plus d’un Calédonien sur six dépassent ces limites. Enfin, le dispositif d’accompagnement gratuit, anonyme et confidentiel DECLIC propose également d’accompagner les jeunes et leurs familles dans leurs consommations. « Il n’y a pas de consommation ou de dose qui soit sans risque pour la santé. L’idée du Dry January, c’est de permettre aux gens d’instaurer des consommations qui soient plus raisonnables et un meilleur contrôle qui puissent durer dans le temps, favorisé par cette période d’abstinence totale », conclu Emmanuel Rivet.

Lucile Chaurand

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