Battu au premier tour des qualifications par l’Australien Cade Birrell, le Calédonien Jalane Salaün-Ouillemon, qui disputait son tout premier Challenger, est passé proche de l’exploit lors de sa première apparition sur le BNC Tennis Open.
Pour sa première participation à un tournoi Challenger, Jalane Salaün-Ouillemon, qui n’a pas encore 17 ans et qui s’est contenté de tournoi juniors pour le moment, a finalement été éliminé dès le premier tour des qualifications. Mais, il est passé proche de l’exploit face au l’Australien Cade Birrell, plus âgé (24 ans) et plus expérimenté que lui (1471e mondial). Un joueur qu’il a découvert lors du tirage au sort la veille. « Je vais regarder un peu sur Internet et je vais essayer de jouer mon jeu », avait-il confié dans les allées du Méridien. Et il n’a pas tremblé. Quand son adversaire avait toutes les peines du monde à entrer dans son match, Jalane Salaün-Ouillemon, qui s’appuie sur une frappe lourde et un gros service notamment, s’est montré omniprésent en début de partie. « Il faisait beaucoup de fautes sur les balles d’attaque mais aussi dans le jeu. A l’inverse, moi je jouais vraiment bien parce que j’étais excité. Et finalement, tout s’est calmé, il a fait beaucoup moins de fautes et moi, un peu plus », a-t-il confié après la rencontre.
« Je n’avais rien à perdre »
Car oui, malgré un premier set remporté de manière expéditive (6-1), le Calédonien, passé par l’AS 6e Km notamment, a finalement subi la loi de son adversaire dans les deuxième et troisième sets (7-5, 6-3). Frustrant forcément. « Franchement, je suis un peu déçu de la défaite mais j’ai assez bien joué dans le premier set. Le soleil et la chaleur m’ont un peu eu. Ça reste un bon match », a-t-il soufflé. La différence se fait « un peu sur le physique » et sur «quelques fautes» évitables. Malgré tout, il n’a jamais perdu son sourire, profitant de chaque instant, chaque seconde passée sur ce court Wanaro N’Godrela. « J’étais vraiment relâché, je n’avais rien à perdre, c’était un très bon joueur », dit-il. Et, l’histoire n’est pas encore terminée alors qu’il disputera également le tournoi en double au côté d’un certain… Benoît Paire. Le rêve se poursuit donc, sous le regard émerveillé de sa mère, mais aussi de son ancien entraîneur, Vincent Murail, qui n’a pas manqué l’occasion de venir supporter son ancien protégé. « C’est une très très belle expérience pour lui, c’est ce que je lui ai dit à la fin du match. Mais, ça avance, il va gentiment apprendre et continuer de progresser. Les petits étages de la fusée se mettent en place gentiment », sourit-il, l’appelant à faire « encore un peu plus attention sur les points important et à ne pas baisser en intensité ».
Une progression « incroyable »
Des retrouvailles haut en couleurs donc pour celui qui a pris son envol pour la Métropole il y a un an et demi, posant ses valises dans une académie à Avignon. « Il a vraiment pris en muscle, il a gagné en intensité et niveau de sa qualité de jeu également. Il y a également sa vitesse de service. C’est juste incroyable, souffle Vincent Murail. On est vraiment très heureux de le revoir. » Une progression qu’il entend bien poursuivre dans le sud de la France. « Je vais repartir et continue à travailler sur les choses que je dois améliorer », ajoute Jalane Salaün-Ouillemon, fan de l’Australien Nick Kyrgios, qui veut avant tout « bien jouer au tennis et profiter ». Ce sera d’abord sur différents tournois ITF, avant, pourquoi pas, de rêver à un nouveau Challenger.
L’histoire retiendra que le chapitre a débuté à Nouméa. « C’est vraiment un honneur qu’il puisse y participer ici, parce que chaque fois on vient regarder des joueurs et là, on va pouvoir le voir jouer », confiait sa mère, emplie de fierté, avant le premier tour des qualifications.
Un double de rêve avec Benoît Paire
Si l’aventure de Jalane Salaün-Ouillemon est déjà terminée en simples, il doit encore s’aligner en double. Et ce ne sera pas au côté de n’importe qui puisque le Calédonien, qui a donc fait ses armes dans les rangs de l’AS 6e Km, sera aligné au côté du Français Benoît Paire. Un duo presque inattendu entre le novice et l’expérimenté. « Je lui ai posé la question sur le terrain et il a dit oui », glisse, encore un peu timide, le jeune homme. « Il jouait dans la même académie que moi auparavant et son ancien coach, c’est mon coach actuel. Je crois qu’il a apprécié cela et il a dit oui », poursuit-il. Et sa mère, sur un nuage, d’ajouter : « Le double avec Benoît Paire, c’est excellent, c’est un rêve. C’est vraiment une chance pour lui, on est tellement content et tellement fier. Il va s’éclater. Et, de toute façon, il n’a rien à perdre et tout à gagner. Donc qu’il s’amuse et nous on sera là pour le supporter. »
Claire Gaveau