Face à la recrudescence des agressions sonores et des rodéos urbains, notamment dans les quartiers sud de Nouméa, la police nationale affiche une « tolérance zéro ».
C’est devenu un problème récurrent. Chaque soir, ou presque, les forces de l’ordre doivent faire face à une double problématique sur les routes nouméennes : des nuisances sonores importantes de la part de certains groupes de véhicules et des sessions de rodéos urbains improvisés dans différents quartiers. Ce week-end en a été l’illustration parfaite avec, l’interpellation d’un adolescent de 17 ans, dans la nuit de vendredi à samedi, qui circulait musique à fond à bord d’une voiturette, sur la promenade Pierre-Vernier à hauteur du centre d’activités nautiques. Alors qu’ils étaient en plein briefing avant une opération sur le parking de la Côte-Blanche, les forces de l’ordre n’ont pas mis longtemps à interpeller le mineur, placé en garde à vue. Son véhicule a été amené à la fourrière et, dès le lendemain, son matériel, qui dépassait tout de même les 300 000 francs, a été démonté. Rebelotte, le lendemain, avec la mise en fourrière de deux autres véhicules après des « agressions sonores », comme on les appelle dans le jargon, commises à l’Anse-Vata. Avec, pour l’un plus de 700 000 francs de matériel confisqué, et pour l’autre près de 2,8 millions de francs.
Des drifts nocturnes
Ce problème des nuisances sonores s’ajoutent aux nombreux rodéos urbains. Dans la nuit de samedi à dimanche, un conducteur, finalement contrôlé positif à l’alcool, s’est tristement illustré à hauteur de la Bodega en effectuant des drifts. Interpellé vers la station Total Rocade, il avait manqué de peu de percuter un gendarme qui tentait de le contrôler. Dans les jours précédents, toujours dans les quartiers sud, plusieurs auteurs de « rodéos urbains » avaient également été interpellés par les forces de l’ordre. Pour la police nationale, le message est clair : une « tolérance zéro » sera appliquée à l’encontre de ces fauteurs de trouble, dont les délits peuvent être punis d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende (près de 1,8 million de francs). « On se rend compte depuis quelques temps qu’il y a une reprise des conduites et des comportements inappropriés qui posent évidemment des problématiques de sécurité routière mais aussi de bruit et de nuisance. On multiplie les contrôles, notamment durant les soirées et les nuits, a expliqué Marjorie Ghizoli, la nouvelle directrice de la police nationale, chez nos confrères de RRB. Certains croient vraiment que la route leur appartient, que l’on peut faire des drifts et mettre de la sono à fond sans qu’il n’y ait aucune conséquence. Mais des conséquences il y en a, notamment pour les riverains et les autres automobilistes. »
Claire Gaveau