Chute du gouvernement, non-vote de la TGC, discussions institutionnelles…. Virginie Ruffenach, vice-présidente du Rassemblement, revient sur l’actualité politique.
LVDC : La démission des membres de Calédonie ensemble a entraîné la chute du gouvernement Mapou le 24 décembre. Avez-vous participé à cette décision?
V.R : Nous avons pris acte de cette démission. Ce n’est pas nous qui avons fait chuter le gouvernement, même si nous savions que Calédonie ensemble avait cette volonté pour de multiples raisons que les Calédoniens n’ignorent pas. Le dialogue était totalement rompu entre le président du gouvernement et les élus du Congrès. Nous avons ainsi appris la nature de la convention que Louis Mapou s’apprêtait à signer avec l’État par Monsieur Moulin (délégué interministériel en charge d’accompagner la Nouvelle-Calédonie dans sa reconstruction, NDLR) lorsqu’il est venu. Nous n’avions pas eu la convention au préalable. Ce mode de fonctionnement basé sur la défiance a rendu très difficile toute collaboration. Nous aurions préféré plus d’entraide dans une période aussi difficile. Cependant, faire chuter le gouvernement dans ce contexte crée beaucoup d’instabilité, c’est pourquoi nous ne nous sommes pas associés à cette démarche. Aujourd’hui, l’important, c’est de reconstruire le plus rapidement possible pour éviter que les Calédoniens souffrent d’une vacance institutionnelle. Avec les Loyalistes, nous avons milité pour créer une entente gouvernementale. Il s’agit de redonner des responsabilités à un(e) non-indépendantiste à la tête du gouvernement capable de rassembler l’ensemble des élus, d’unir nos collectivités, dans un moment où l’unité est absolument nécessaire pour reconstruire la Calédonie et surtout avoir un dialogue très ferme avec l’État pour qu’il assure un accompagnement dont il a la responsabilité pour la Nouvelle-Calédonie.
LVDC : Pour constituer cette alliance, êtes-vous en discussion avec Calédonie ensemble et l’Éveil océanien ?
V.R : Nous discutons avec tout le monde. Ce n’est pas une question de faire les uns contre les autres. Nous avons une année d’union sacrée à gérer avant les provinciales, pour sauver et reconstruire la Calédonie. Toutes les institutions doivent être au service de cet objectif. Nous travaillons à un programme de sauvetage basé sur la réduction des dépenses publiques, mais sans augmenter les prélèvements obligatoires, que les Calédoniens ne peuvent plus supporter. La province Sud qui est notre collectivité la plus solide n’est pas en situation de passer la fin de l’année si l’aide de l’État ne vient pas abonder ses comptes. Avec plus de 30 000 chômeurs (de droit commun ou au chômage partiel) et des finances exsangues, il faut redonner espoir aux Calédoniens, pour que ceux qui partent reviennent, et que ceux qui sont encore là restent.
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Propos recueillis par Béryl Ziegler