Dix salariés « protégés » de l’hypermarché Carrefour Kenu-In, qui a été pillé et incendié pendant les émeutes, contestent leur licenciement devant le tribunal administratif. Ils pourraient obtenir gain de cause.
Le 13 mai a sonné la fin de leur emploi. Dès les premières heures de l’insurrection kanak, des centaines d’émeutiers ont assiégé la zone commerciale de Koutio. Le centre commercial de Kenu-In a été entièrement pillé, saccagé et réduit en cendres, provoquant un désastre économique. Sept mois plus tard, dix anciens salariés « protégés » de la société de Distribution et de gestion (SDG), qui exploite l’enseigne Carrefour, ont attaqué l’autorisation de licenciement pour cas de force majeure accordée par l’inspection du travail. Le 16 mai, près de 200 employés se sont retrouvés, du jour au lendemain, poussés vers la sortie par la direction. Les requérants, eux, ont reçu leur courrier de licenciement le 16 juillet. Si ces derniers portent l’affaire en justice, c’est parce qu’ils considèrent que l’inspecteur du travail était « incompétent » pour prendre une telle décision qui serait ainsi « entachée d’erreur de droit ». «Rien, dans cette procédure, ne tient, tant sur la forme que sur le fond », a réagi Me Louise Chauchat. L’avocate des délégués du personnel, membres du CHSCT et délégués syndicaux a soutenu ardemment l’analyse de la rapporteure publique Nathalie Peuvrel, qui a conclu dans leur sens.
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Jean-Alexis Gallien-Lamarche