Évidemment, annoncer à la Nouvelle-Calédonie en ruine que l’on va dépenser plus de 46 milliards cfp pour l’achat de deux avions, ça a du mal à passer. Alors oui, on n’achète pas un avion comme un paquet de nouilles et au vu du carnet de commandes d’Airbus, il est conseillé en effet de s’y prendre à l’avance. Ces nouveaux avions, si tout va bien, devrait être livré en 2026 pour l’un et en 2028 pour l’autre. Gérer, c’est donc prévoir. Mais, comme on n’avait déjà pas prévu le 13 mai (sauf ceux qui l’ont organisé bien sûr), comment pourrions-nous prévoir dans quel état sera la Nouvelle-Calédonie en 2026 ? Par ailleurs, et quelles que soient les prévisions des uns et des autres, et même si la ligne Nouméa-Paris crée des emplois, il va bien falloir passer à la caisse pour obtenir ces deux avions. Et la Nouvelle-Calédonie, actionnaire ultra-majoritaire d’Air Calédonie International, n’a pas le moindre fifrelin pour assumer cette charge, et ça, ni aujourd’hui ni même demain. Quant à l’État, à qui une défiscalisation va être réclamée, dans la situation dans laquelle il se trouve et alors que la Nouvelle-Calédonie lui réclame à cors et à cri de tenir sa promesse des 120 milliards, peut-être va-t-il se dire que l’aérien, comme le ciel, peut attendre.
Nicolas Vignoles