Plusieurs agences Enercal ont affiché porte close hier en raison d’un mouvement déclenché par le SOENC BTP/ Industries-Énergie et Chimie en réponse à des situations jugées alarmantes concernant la sécurité des agents sur plusieurs sites du territoire, notamment à Thio et Houaïlou.
À Ouégoa, Poindimié, Houaïlou, dans la ZAC Panda ou encore aux îles Loyauté, les agences Enercal avaient baissé leur rideau hier, à l’appel du Syndicat des Ouvriers et Employés de Nouvelle-Calédonie (SOENC) BTP/Industries-Énergie et Chimie. Quant aux agences de Koutio, Koné et La Foa, elles ont fonctionné à effectifs réduits.
Une journée de mécontentement « pour dire stop » aux menaces et agressions subies par les agents Enercal, dans certaines zones du territoire. Comme le raconte Steven Soulas, délégué syndical, « à la suite de la réclamation d’impayés dans une vallée de Houaïlou, un collectif d’une vingtaine de personnes a exigé le rétablissement du courant, en investissant l’agence Enercal de Houaïlou ». Un fait qui n’est pas isolé. « Un cap a été franchi avec le car-jacking survenu le 28 novembre 2024 à Thio », ajoute-t-il, où deux agents d’Enercal ont été menacés par un individu armé alors qu’ils travaillaient sur un chantier près de la tribu de Kouaré. Heureusement, les agents n’ont pas été blessés, et le véhicule volé a été rapidement retrouvé grâce à son système de géolocalisation intégré. Mais pour les agents d’Enercal, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Et le délégué syndical de prévenir : « tous les endroits où on sera menacé, physiquement ou verbalement, on n’y mettra plus les pieds ». Face aux signalements répétés des délégués du personnel, la direction d’Enercal – qui condamne tout acte de violence envers ses agents – a déjà pris des mesures pour les préserver de tels agissements. « On ne va plus à Borendi et à Kouaré », deux tribus de Thio, explique notamment Steven Soulas. « Dans les zones à risques, on sera vigilants », insiste-t-il en lançant par ailleurs un appel aux institutions de la Nouvelle-Calédonie pour « demander une sécurité via les forces de l’ordre lors des missions de recouvrement d’impayés ».
Béryl Ziegler