Rien ne se fera sans la réforme. C’est le message que l’État, au travers de son délégué interministériel, a renouvelé à ses interlocuteurs calédoniens qu’ils fussent politiques ou du monde économique. Plus rien ne sera comme avant, sommes-nous prévenus, et toute tentative de vouloir en rester à un coupable statu quo, ou à vouloir reconstruire à l’identique, sera combattu et rejeté. Bien qu’il s’en défende à demi-mot, l’État a bien conditionné son aide à la Nouvelle-Calédonie, à ce que cette dernière modifie amplement son mode de fonctionnement économique et social. Il va falloir apprendre à nous passer d’un superflu dont nous avons fait notre ordinaire, et à remettre de l’ordre dans certains secteurs où, selon l’État, la gabegie sous toutes ses formes, faisait figure de doctrine économique. Nous allons devoir arrêter de nous « goberger », pour reprendre l’expression d’un Haut-commissaire qui, naguère, avait fait florès. Sans vouloir trop en dire, l’État nous promet une aide à la reconstruction, mais aussi, d’une certaine manière, « de la sueur et des larmes ». Et cela passe donc par la réforme de notre système qui touchera tous les secteurs, le public comme le privé, afin qu’ils retrouvent cohérence, efficacité, bon sens et pragmatisme. Et tout cela sans tarder davantage, ni vouloir repousser aux calendes grecques les mesures à prendre, surtout les moins populaires.
Nicolas Vignoles