Un homme, grand chef coutumier, est mort pour avoir tenté de mettre un terme à des violences conjugales. Ce fléau calédonien qu’accompagne trop souvent celui de l’alcoolisme. La Nouvelle-Calédonie, on l’a tant dit, détient de tristes records en la matière, si loin devant la métropole et les autres outremers. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, la Cour des Comptes s’étant elle-même penchée sur le sujet en avril dernier, précisant qu’en 2023, les violences intrafamiliales en Nouvelle-Calédonie avaient augmenté de 91 %. De la même manière, on notait que l’année dernière les faits de violences sexuelles avaient marqué une hausse de 19% par rapport à 2022. Rien n’y fait, ni les sanctions ni les campagnes d’information, les rôles des séances du tribunal de 1ère instance sont remplis de ces affaires dans lesquelles femmes et enfants mineurs sont victimes. Et il s’avère que cette situation déplorable s’est sans doute accentuée depuis le 13 mai, les émeutes de la CCAT ont eu aussi ça de conséquences. La misère dans laquelle vont être précipités tant d’entre nous, par la perte d’un travail, d’un logement, de repères, est le terreau fertile sur lequel poussent allègrement ces violences infâmes. Et ça, les milliards de la reconstruction ne serviront pas à réparer les effets de ces monstrueux drames.
Nicolas Vignoles