Rencontre avec… Daniel Goa

Après douze ans à la tête de l’Union calédonienne (UC), Daniel Goa a passé la main. Cette présidence a été marquée par plusieurs phases, dont celle où, ces dernières années, Daniel Goa a assumé une grande radicalité au travers de discours outranciers, entraînant le vieux parti calédonien à ne plus dialoguer. Au moment de ce passage de témoin avec Emmanuel Tjibaou, et sans partager aucune de ses positions, il nous a paru informatif de recueillir son analyse.

La voix du Caillou : Êtes-vous soulagé de ne plus être président de l’UC ?

Daniel Goa : C’est trop tôt pour répondre, mais je compte bien être soulagé. Je sais qu’il y a encore du travail quand même. Sur le terrain il y a encore beaucoup de jeunes à accompagner pour les faire entrer dans le moule de la réflexion politique.

LVDC : Vous avez été président de l’UC pendant une très longue période de douze ans et pourtant, on ne retiendra de votre bilan que la création par vos soins de la CCAT et les émeutes du 13 mai. Finalement, n’avez-vous pas été président trop longtemps ?

D.G. : Sûrement oui ! La société évolue vite et il y a toujours un décalage. Durant douze ans, pas mal d’eau a coulé sous les ponts. A un moment donné, j’ai été obligé de prendre en compte une réalité dont on nous parle depuis quelques années, et qui vient de s’exprimer avec plus de rigueur lors des évènements du 13 mai, c’est que la situation a évolué, la population a changé et le contexte a également changé évoluant vers un peu plus de tensions. Je pense que le discours que j’ai amené jusque-là est ce qu’il est. J’ai décidé à un moment donné que ce soit Emmanuel Tjibaou qui prenne la suite parce qu’il a un message certainement plus objectif et peut-être un peu moins violent, sans pour autant lui enlever toute la rigueur et la fidélité à l’objectif que les indépendantistes, et en particulier son père, nous ont fixé jusqu’à présent. Donc oui, il était temps que l’on change.

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Propos recueillis par Nicolas Vignoles

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