Depuis quelques jours, le président des États-Unis élu, Donald Trump, distille les noms de celles et ceux qui devraient composer son administration à partir du 20 janvier prochain, date de son investiture. Des annonces de nomination qui sont très largement commentées par les bien-pensants de ce bas monde. Pas un jour sans que l’on entende des rires sarcastiques, des moqueries et des critiques sur des hommes et des femmes que personne ne connaît hors des États-Unis. Pete Hegseth, ancien militaire aujourd’hui présentateur de la chaîne d’info Fox-News, propulsé secrétaire (ministre) à la défense, et on se tape sur les cuisses. Linda McMahon, l’ancienne patronne de la fédération de catch WWE, nommée ministre de l’Éducation, et on frise la syncope. Ne parlons pas de Robert F. Kennedy Jr, neveu du 35e Président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy (JFK), dont la nomination au poste de ministre de la Santé fait s’étrangler bon nombre de commentateurs, au prétexte qu’il est un antivax convaincu. Enfin, le fantasque Elon Musk, qui devrait diriger le nouveau ministère de l’efficacité gouvernementale, et qui fait suffoquer tous les grands connaisseurs de la vie politique américaine. Bref, Donald Trump fait sourire avec son futur nouveau gouvernement. Toutefois, dans l’évangile de Luc on peut lire « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi ! ». On a beaucoup moins entendu de critiques, quand un ancien militaire a décrété l’indépendance unilatérale des chefferies en Nouvelle-Calédonie, ou quand on a confié la biennale de la construction à une membre du gouvernement qui n’a jamais condamné les violences destructrices de la CCAT. C’est vrai, il ne faudrait pas se Trumper.
Lionel Sabot