La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et le président du Sénat Gérard Larcher ont entamé hier une visite de trois jours en Nouvelle-Calédonie pour « une mission de concertation » dont l’un des objectifs est de renouer les fils du dialogue. Lors d’une visite de personnage de haut rang, les rédactions reçoivent un programme des différentes séquences de la visite. On sait, à la minute près ou presque, ce que vont faire Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, lors de ces trois journées passées sur le Caillou. Mais ce qui marque, pour cette visite-là, ce sont les annotations à destination de la presse pour chacune des séquences. Il y a par exemple des fins de séquences avec « micros tendus », cela signifie que les visiteurs vont s’exprimer de manière plus ou moins rapide devant la presse. Il y a également les tours d’images, nous savons alors que nous pourrons prendre simplement quelques photos. Pour ce voyage des deux parlementaires français, neuf des vingt-deux séquences au programme sont « fermées à la presse ». On vous le donne en mille, ces séquences « fermées à la presse » concernent les différents rendez-vous politiques. En résumé, ces séquences existent, mais comme personne ne pourra s’exprimer sur le sujet, c’est un peu comme si elles n’existaient pas. Dans le contexte actuel, cela pose franchement question. Cela donne l’impression, qui met un peu mal à l’aise, qu’on voudrait presque nous cacher des choses. Bien évidemment ce n’est qu’une impression. Il est évidemment nécessaire, voire indispensable, de renouer les fils du dialogue. Mais pour quoi faire? Serait-ce pour une solution qu’il faudrait cacher ? L’avenir nous le dira, pourvu que cette solution ne soit pas trop étrange.
Lionel Sabot