Le ministre des Outre-mer il y a quelques jours, une délégation du FIP (Forum des îles du Pacifique) en ce moment, la présidente de l’Assemblée nationale et le président du Sénat la semaine prochaine. Les visites s’enchaînent en Nouvelle-Calédonie. Des visites pour, nous dit-on, faire un état des lieux de la situation après les émeutes du 13 mai. Presque six mois après ces funestes journées qui ont mis la Calédonie à terre, on vient encore (ou enfin) nous visiter pour faire un état des lieux. Des centaines d’entreprises détruites, des églises incendiées, des milliers de personnes sans travail, des transports en commun qui ne transportent plus grand-monde, une route où règne une insécurité permanente, 6 000 policiers, gendarmes et militaires déployés sur le terrain, le couvrefeu en vigueur depuis près de six mois et la liste n’est bien entendu pas exhaustive. L’état des lieux, il est fait, et depuis longtemps. Et franchement, il serait étonnant qu’on nous rende la caution. Une demi-année après le début des émeutes, il n’est plus l’heure de faire l’état des lieux de quoi que ce soit. L’heure est à l’action. En cette semaine de la Toussaint, il n’est plus l’heure d’invoquer Sainte Thérèse d’Avila, la sainte patronne des agents immobiliers (qui s’y connaissent en état des lieux), mais plutôt d’invoquer Sainte Rita, la sainte des causes désespérées.
Lionel Sabot