Le moins que l’on puisse dire, c’est que le président de la République était, comme on dit chez nous, fin colère vendredi matin lors d’une conférence de presse donnée à l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles. Le président n’a pas apprécié que certains de ses ministres aient rapporté à la presse que, lors du dernier conseil des ministres, Emmanuel Macron ait indiqué que l’État d’Israël avait été « créé par une décision de l’ONU ». Le chef de l’État n’a pas apprécié non plus le fait que la presse se soit fait l’écho de cette déclaration présidentielle historiquement fausse. « Tout cela est une preuve, au fond (…), d’un manque de professionnalisme des ministres qui ont répété des propos déformés », a déclaré le locataire de l’Élysée. Comme si la situation politique en Métropole n’était pas déjà assez compliquée, nous voilà maintenant avec des ministres qui ne sont pas professionnels. Si le manque de professionnalisme du sous-secrétaire d’État aux plantes vertes (poste qui n’existe pas) ne poserait de problème à personne, un ministre de l’Éducation nationale, par exemple, manquant de professionnalisme serait beaucoup plus inquiétant. En effet, il pourrait laisser dire aux professeurs d’histoire que 1515 est la date de la bataille de Verdun, que Marignan était un pizzaiolo romain sous Jules César, ou encore que l’État d’Israël a été créé par une décision de l’ONU. Ben non, ça, ça ne serait pas pro du tout, il ne manquerait plus qu’un président de la République le répète en conseil des ministres.
Lionel Sabot