Des reportages diffusés sur certains médias ont laissé entendre que les pensionnaires du foyer Béthanie, qui hier a fermé ses portes, étaient laissées à l’abandon. L’association a tenu à rétablir les faits.
C’est en raison de difficultés financières liées à la baisse des subventions que cette vénérable institution qu’est le foyer Béthanie a décidé de fermer ses portes. « Durant les vingt dernières années », écrit le foyer, « nous avons toujours pu compter sur le soutien financier des institutions, à hauteur de 80 millions par an, pour œuvrer au profit des plus démunis. Or, aujourd’hui, la situation politique, économique et sociale de la Nouvelle-Calédonie ne le permet plus. »
Cette décision a été annoncée aux plus de 25 pensionnaires il y a plus d’un mois : certaines ont bénéficié durant des années de conditions de logement très favorables, et le foyer a travaillé avec elles pour leur trouver des solutions. Il s’avère que quatre femmes, dont une seule avec un enfant, ont sollicité les médias pour se plaindre de leur situation, alors même que certaines disposent de revenus fixes et sont en CDI, et qu’elles ont refusé les solutions de relogement qui leur ont été proposées. Mais cela se tient dans le contexte particulier que l’on connaît depuis le 13 mai. Il faut dire en effet que depuis le début des émeutes de la CCAT, certains membres du personnel du foyer, mais plus encore la directrice, ont été la cible de menaces et d’insultes, et que la dégradation du climat intervenu au sein du foyer a peut-être pesé aussi dans la décision de le fermer.
« Insultes à caractère raciste »
Toujours est-il que dans un post Facebook, l’Association d’entraide sociale (AES) Béthanie déplore le fait que l’une des « intervenantes » dans les médias ait « omis de s’exprimer sur les propos calomnieux qu’elle a publié à l’encontre de notre association et de la province Sud sur les réseaux sociaux lors des émeutes, ainsi que sur les insultes à caractère racistes qu’elle a pu vociférer, alcoolisée, dans la résidence Béthanie, choquant les résidentes présentes et les nombreux voisins ». Des propos à caractère diffamatoire auxquels l’AES se réserve de donner une suite judiciaire. « Ces allégations », conclut l’Association, « salissent notre association, notre investissement, notre intégrité et donnent à penser que les femmes que nous avons accueillies sont toutes vindicatives et haineuses, alors que ces comportements ne sont que le fait d’une infime minorité ».
Nicolas Vignoles