Vice-présidente du gouvernement, Isabelle Champmoreau a fait face aux destructions et exactions commises par la CCAT dans les établissements scolaires. Elle pose également son regard sur la relation avec les indépendantistes, l’avenir, le dialogue, mais aussi l’union des non-indépendantistes.
La voix du Caillou : Dans la période de violences et de destructions que nous subissons depuis plus de deux mois, quelle a été l’action du gouvernement collégial, des personnes évoquent l’absence remarquées de certains membres. Est-ce le cas ?
Isabelle Champmoreau : Les événements qui continuent de nous toucher sont d’une violence inédite et ont nécessité que nous mettions en place une organisation spécifique. En ce qui me concerne, je considère que le temps était plus à l’action qu’à la communication, pour assurer la livraison de nourriture, de médicaments, l’instauration de mesures économiques, l’accompagnement des élèves et des enseignants dans les écoles… Avec mes collègues non-indépendantistes, depuis l’élection de ce gouvernement, et même si nous sommes parfois en opposition avec certaines mesures ou méthodes, nous avons toujours tenu l’engagement de travailler pour la population. Et nous allons reconstruire la Nouvelle-Calédonie, même si le chemin sera long.
LVDC : Vous êtes en charge de l’enseignement, un secteur sinistré et traumatisé. Comment l’école va-t-elle faire pour retrouver un fonctionnement normal ?
I.C. : Permettre aux enfants de retourner à l’école est une priorité. Pour apprendre bien sûr mais aussi pour retrouver un rythme de vie normal, retrouver des adultes référents et accéder à des services comme la cantine. Le secteur de l’enseignement a été touché par de nombreuses destructions d’établissements du primaire et du secondaire. Ces destructions touchent surtout les communes de l’agglomération, et je voudrais souligner l’investissement des maires et de leurs équipes, qui ont permis de rouvrir les écoles mais aussi les services de cantine et de garderie dans les meilleurs délais. Le critère premier de cette réouverture a été la sécurité de nos personnels, de nos élèves et de leurs familles. Certaines zones géographiques comme la côte Est restent particulièrement impactées car nous ne pouvons pas accéder aux collèges. Des quartiers restent sensibles, comme l’accès au sud de la commune du Mont-Dore. Et il y a des points encore à sécuriser comme le quartier de Tuband, où le collège devra rouvrir après les prochaines vacances.
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Propos recueillis par Nicolas Vignoles