Mise en examen pour une série de chefs d’accusation long comme le bras, Christian Tein est donc en détention provisoire à Mulhouse. Certes, c’est loin des rivages de l’île Ouen, mais ça n’est pas la Bastille ni l’île Nou, et l’isolement dont il fait l’objet est somme toute relatif. Jamais « prisonnier politique », qualificatif dont il est affublé, à l’isolement, n’avait jamais reçu autant de visites. Dans sa tombe Henri Rochefort ne regrette pas de s’être évadé ! Des visites, celles de ces proches d’abord qui ont rejoint la France, mais aussi celles de ces parlementaires en goguette, persuadés de rencontrer en Alsace l’alter ego kanak de Che Guevara. D’extrême gauche bon teint, ces députés et sénateurs (à l’exception de Robert Xowie dont certains regrettent peut-être aujourd’hui d’avoir facilité l’élection), n’ont bien sûr jamais mis les pieds en Nouvelle-Calédonie pour l’avenir de laquelle cependant ils ont un avis tranché, qui s’appelle l’indépendance. Et Christian Tein de les recevoir, d’autant que tous prennent soin d’être accompagnés de médias qui filment et recueillent les propos éclairés du patron de la CCAT que la justice poursuit comme commanditaire présumé des émeutes et de l’insurrection. Et Christian Tein parle (pourquoi s’y refuserait-il ?), pour paraître finalement comme celui qui se retrouve en prison pour la bonne cause…
Nicolas Vignoles