« Je voudrais rendre hommage au dernier jeune kanak qui vient d’être tué sur Saint-Louis… (interruption), ouais tu peux toujours parler Blaise, tu la fermes quand je parle. Ferme-la ». Cet échange n’a pas eu lieu au comptoir de quelque bar, mais dans l’hémicycle du Congrès ce jeudi, et on doit cette « répartie » à Mathias Waneux, élu UC-FLNKS et Nationalistes des îles. Au-delà de la vulgarité crasse du propos, c’est hélas l’illustration sans fard de l’état d’esprit que partage une partie de la population calédonienne. En fait, cette « tirade » vient s’ajouter aux insultes que les militants de la CCAT vocifèrent à l’envie depuis le 13 mai. Mais par ailleurs, si l’on « traduit » ce qu’a dit Mathias Waneux, cela signifie bien que ceux qui ne sont pas d’accord n’ont d’autres choix que de se taire, c’est d’ailleurs bien ce que la CCAT cherche à imposer depuis le 13 mai. C’est une litote que de dire que la démocratie est optionnelle chez les indépendantistes, sauf que là, on a franchi une limite, ce qui rend hasardeux la marche arrière pour retrouver la situation normale ante. Si les indépendantistes n’acceptent plus que la parole qui va dans leur sens, il devient illusoire d’envisager une reprise d’un dialogue que, finalement, ils n’ont sans doute jamais souhaité.
Nicolas Vignoles