Huit mois de prison ferme, sans mandat de dépôt : c’est le sort réservé par la justice à un émeutier, jugé vendredi midi au tribunal de Nouméa.
Depuis des jours, des émeutiers jouent au chat et à la souris avec les forces de l’ordre. Les premiers installent sur la route des barrages, que les deuxièmes démontent. Quand les deuxièmes, en bottes, partent, les premiers, en claquettes, reviennent, recommencent, et ainsi de suite…
Jeudi dernier, en pleine nuit, vers 1h15, lors d’une opération de sécurisation menée à Montravel par des gendarmes, ceux-ci aperçoivent un homme caché dans un bosquet. À l’approche des militaires, est-il détaillé dans le dossier, l’homme leur jette deux fois un caillou et s’enfuit. Il est retrouvé à proximité, dans un bâtiment désaffecté, avec sur lui un lance-pierre.
Que faisait-il là en plein couvre-feu ? L’individu, 30 ans, pas toujours patient dans ses réponses, explique qu’il dormait lorsqu’il a été réveillé par des détonations en bas du domicile de ses parents, où il vit. Il raconte être sorti pour voir ce qu’il se passait, puis a pris l’initiative de déplacer le barrage un peu plus loin, devant un magasin. C’est pour cela, assure-t-il, qu’il a été vu avec des pierres, jetées selon lui sur la route dans le seul but d’ériger cette barricade . « Je n’ai pas pris un caillou pour le lancer sur la tête des gendarmes », se défend ce menuisier actuellement sans emploi, célibataire. Son casier judiciaire fait état de trois condamnations, la dernière en 2018 pour avoir trop bu avant de prendre le volant. Il n’est « pas connu pour des faits de violence », note la présidente de l’audience, Stéphanie Piessat.
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Anthony Fillet