À l’instar de la dissolution, personne n’avait vu venir cet événement politique calédonien majeur : le congrès extraordinaire que le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) avait convoqué à la tribu de Netchaot à Koné, samedi, a été suspendu puis reporté.
La CCAT qui a ruiné le pays, a-t-elle aussi ruiné le FLNKS ? C’est un événement un peu hors du commun qui s’est produit ce samedi à la tribu de Netchaot, lieu choisi pour la tenue du congrès extraordinaire du Front, moment particulièrement attendu. Mais le rendez-vous n’est pas allé jusqu’à son terme. Il avait été organisé dans des conditions particulières avec de nombreux points de contrôle à passer, un service de sécurité imposant et une fouille des participants à l’entrée. Le congrès a débuté par une cérémonie coutumière puis une première réunion de travail, sans la participation des responsables de l’UC, arrivés avec quelques trois heures de retard.
Trop de militants de la CCAT
On sait que les débats qui se sont engagés ont été pour le moins tendus, la présence de très nombreux membres de la CCAT, qui tenaient son assemblée générale la veille à Azareu (Bourail), y est sans doute pour quelque chose. Pour éviter que les choses ne s’enveniment, le comité organisateur et les coutumiers du district de Poindah et Baco, ont proposé la suspension du congrès puis finalement son report à une date ultérieure qui n’a pas été fixée.
Il s’avère que le comité organisateur avait souhaité, pour ce congrès, que chaque parti du Front respecte un nombre de représentants par délégation. Si les quatre formations du FLNKS ont respecté ce quota, il semble que ça n’a pas été le cas de la CCAT, entraînant donc des tensions et cette décision inédite de reporter le congrès. La CCAT a-t-elle voulu engager un bras de fer avec les composantes du FLNKS, voire un coup de force ? L’hypothèse est sur la table, s’il en croit les propos tenus par Christian Tein devant les militants à Azareu. Ce qui est sûr, c’est que ce report et les conditions dans lesquelles il a été décidé sont plutôt embarrassantes pour le FLNKS.
Rappelons qu’à ce congrès, le FLNKS devait arrêter sa position sur ce qui se passe actuellement en Nouvelle-Calédonie, sur la poursuite du mouvement CCAT ou la levée des barrages, mais également évoquer les prochaines législatives. Rien n’a donc été décidé quant à la participation du FLNKS aux législatives et la désignation de ses éventuels candidats, sachant que le délai de dépôt des candidatures était fixé à hier dimanche, 18 h.
Nicolas Vignoles