Louis Mapou, le président du gouvernement, qui espère « un retour au calme et à l’apaisement », a appelé à écrire une « nouvelle page » de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie, samedi lors d’une déclaration solennelle.
Silencieux depuis sa prise de parole le 15 mai dernier, Louis Mapou était forcément attendu. Il a répondu aux attentes du peuple calédonien, samedi matin, lors d’une allocution au sein des locaux du gouvernement. Elle aura duré un peu plus de vingt-cinq minutes. « Dès le début des événements du 13 mai, le gouvernement a réagi pour dénoncer les actes commis et dire que l’on ne saurait cautionner ni la violence ni la destruction des biens et des services tant des personnes, des familles que des entreprises et des infrastructures publiques », a-t-il rappelé. Un « appel au calme et à l’apaisement », qui, jusqu’à présent n’a guère eu de conséquences sur la triste réalité du moment alors que « personne n’imaginait l’ampleur, les impacts douloureux et les conséquences considérables » que cette crise insurrectionnelle a « sur la vie quotidienne de la population calédonienne ».
« Le FLNKS fait preuve d’une gestion trop mesurée »
Le président du gouvernement ne s’est pas caché et il n’a évité personne. Indépendantistes ou non. Sur le plan politique d’abord. « Le mouvement indépendantiste, et notamment le FLNKS, fait preuve d’une gestion trop mesurée de ces événements puisque très peu ont pris position », a-t-il dénoncé. Concernant les élus Loyalistes et Rassemblement, selon lui, ils « continuent d’exceller dans une surenchère permanente, dans les discours et les actions, qui nourrissent le climat de violence existant ».
Et, malgré la visite d’Emmanuel Macron sur le territoire le 23 mai dernier, qui a promis de ne pas passer en force la réforme constitutionnelle sur le dégel du corps électoral, qui est « la source de ces événements », « on s’aperçoit que le chemin d’apaisement et de désescalade convenu avec les responsables politiques de notre pays n’a pas encore abouti à un rétablissement de la situation ». Un chef de l’Etat également ciblé alors que cette réforme, « décidée unilatéralement par les autorités nationales », a « rouvert une plaie que nous avons mis du temps à panser et à cicatriser ». « Ce constat est d’une tristesse affligeante car nous n’avons cessé de dire que cette démarche était contraire à la façon dont nous avons travaillé depuis 1988. Les événements actuels nous donnent d’autant plus raison (…) Comme si trente-cinq ans après, nous n’avions rien retenu de notre propre histoire », a-t-il dit.
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Claire Gaveau