Au sortir d’une semaine agitée, nous avions besoin de ces trois jours, ce « break », pour reprendre nos esprits. C’était Pâques, avec des églises pleines à craquer et des conventions protestantes où l’on s’est rassemblé en nombre. Nombreux en effet ceux qui, à l’occasion de ces fêtes pascales, ont eu une pensée pour le pays et la paix. Prions que Dieu entende leurs prières ! Car ça n’était qu’une trêve, une parenthèse, un moment. Dès aujourd’hui certains battront à nouveau le pavé, derrière leurs banderoles, y compris étrangères, et sur les mêmes mots d’ordre de « non au dégel du corps électoral » et non à la « colonie de peuplement ». Retour au réel donc ce matin, celui qui veut que, pour l’heure, on soit face à face et non plus côte à côte, et que le peuple calédonien ne soit pas même un brouillon ni une esquisse. Le réel qui veut qu’aujourd’hui on se détermine sur le pacte nickel, attendu comme l’espoir par les uns, rejeté sans ambage par les autres. La trêve est finie, le réel s’impose à nouveau à nous avec son cortège d’angoisse, de peur et d’inquiétude, mais aussi de menaces et de colère. A moins que Pâques et ses vertus célestes ait fait tomber en pluie quelques onces de bon sens et de bonne volonté, sur les esprits les plus revêches.
Nicolas Vignoles