Hier, le soleil frappait les trottoirs désertés de Nouméa. Quasiment personne dans les rues pour passer devant les vitrines des magasins aux devantures baissées, même ceux ouverts habituellement ce jour-là. Le centre-ville avait un drôle d’aspect, on pouvait s’y garer sans encombre ni tourner des heures en quête d’un stationnement. Ça avait donc cet air là un jour de pénurie, lorsque l’on scrute, angoissé, la flèche de sa jauge d’essence, se demandant jusqu’à quand on pourra bien tenir. Et les réseaux sociaux, en écho de l’inquiétude, parsemé de post réclamant de savoir ce qui se passe, ce qui s’est dit et ce qui a été décidé. Ce lundi illustrait donc notre économie bringuebalante que l’on paralyse en un rien de temps, en bloquant les dépôts de carburants. Fragilité du système. Quant aux raisons du blocage, sont-elles bien connues, sinon au moins par les bloqueurs eux-mêmes ? Pas certains que les bloqués comprennent bien pourquoi, au nom de la relance de l’économie, on la stoppe. Paradoxe de la revendication. A moins que ces blocages ne soient que les prémices d’un mécontentement populaire plus ample…