Il y avait du monde à Dumbéa au 42e congrès du FLNKS. Le Front avait en effet ouvert ses portes aux autres instances indépendantistes, et un certain nombre de points a été décidé.
Ce 42e congrès s’est quasiment tenu à huis-clos, la presse n’étant conviée qu’à l’ouverture, et des consignes ayant été passées pour que rien ne filtre sur les réseaux sociaux, et surtout pas de Facebook live ! Une grande discrétion, ainsi lors de l’audition par le congrès de Louis Mapou au sujet du pacte nickel, qui doit être à nouveau évoqué par le Congrès dès aujourd’hui en commission plénière mais sans public ni retransmission, puis le 28 mars prochain. En ouverture de ce congrès, le FLNKS a acté son ouverture aux autres instances indépendantistes. « D’un point de vue politique, d’un point de vue institutionnel, nous a dit Pascal Sawa, il faut que le Front de libération et l’ensemble de la mouvance indépendantiste soit alignée et forme un bloc unitaire par rapport à toutes les séquences à venir. Il y a une volonté d’ouvrir le Front au Parti travailliste, à la Dynamique Unitaire Sud, mais aussi à certains syndicats ».
Retrait des textes
La décision principale actée par le congrès, est la demande du FLNKS de retirer les textes de révision de la Constitution actant le dégel du corps électoral, le sénateur Xowie a d’ailleurs déposé un amendement en ce sens. Le Front estime que le dépôt de ces textes est un « coup de force » de l’État, accusé dans le même temps d’adopter dorénavant une attitude partiale au profit des Loyalistes. Le FLNKS dénonce également le fait qu’il n’est question-là que du dégel du corps électoral, et ne prend pas l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, dans sa globalité. Il justifie cette position par le fait que, selon lui, les discussions entre partenaires locaux se poursuivent et, qu’à part quelques divergences, un
accord global est possible. « Le corps électoral a été un sujet central durant notre congrès, nous a précisé le maire de Houaïlou. Il y a quand même la volonté commune de continuer les discussions et de se mettre d’accord, sur un accord global. Notre souhait, c’est de ne pas être faire du corps électoral, un sujet particulier par rapport aux échéances provinciales qui arrivent ou par rapport aux enjeux de de gouvernance à la province Sud, au Congrès et au gouvernement. Nous souhaitons ainsi que le projet de loi constitutionnelle pour le dégel du corps électoral soit retiré, soit par gouvernement, soit par le Sénat ou de l’Assemblée nationale ». Par ailleurs, le FLNKS demande à l’État de constituer une « nouvelle mission du dialogue », à l’instar de celle qui avait été conduite avant la signature des Accords de Matignon. Et il préconise d’en confier la responsabilité à une personnalité politique nationale reconnue et indépendante. Le Bureau politique du FLNKS, dont la responsabilité est confiée à l’Union Calédonienne, doit se réunir aujourd’hui pour officialiser ces demandes. « Le message que l’on veut faire passer, a conclu Pascal Sawa, c’est qu’on est quand même, dans des conditions d’ouverture et dans une posture constructive. On était présent à tous les rendez-vous, même si y a eu des reculades de la part de l’Union Calédonienne, globalement, on a participé aux séquences de discussions, on veut continuer le dialogue parce que c’est aussi notre marque de fabrique. On a toujours été dans un dialogue constructif. Aujourd’hui il y a beaucoup de points de convergence, mais le travail n’est pas fini et donc le dégel du corps électoral doit faire partie d’un accord global ».