Hier midi, Édouard Philippe, ancien Premier ministre (2017-2020), de passage pour sept jours en Calédonie, a discuté avec la présidente de la province Sud.
« Cet échange, qui n’est pas le premier, a été un échange très direct, très franc sur la perception qui est portée par Madame Backès de la situation actuelle, mais aussi des perspectives en Nouvelle-Calédonie. Avec une position qu’elle présente avec une certaine formule d’inquiétude sur l’avenir, qu’il faut entendre et que j’entends parfaitement. Une très grande détermination qui ne me surprend pas et que j’entends aussi », a commenté, après l’entretien, le maire du Havre et président du groupe politique (centre-droit) Horizons. « Avant de venir en Nouvelle-Calédonie, j’avais pris soin d’échanger avec les parlementaires et avec de nombreux acteurs qui s’intéressent à l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Donc j’avais déjà eu l’occasion de voir Sonia Backès à Paris, mais ça a permis de redire des choses ici », explique le haut-fonctionnaire, 53 ans. « Le fait d’être ici sans une casquette de Premier ministre, ça change beaucoup de choses. D’abord parce que je ne suis mandaté par personne, je ne représente aucune institution. Je ne suis pas l’envoyé du président de la République ou du Premier ministre. Je ne suis pas habilité à parler pour l’État ou pour l’exécutif. Je ne suis pas membre de l’Assemblée nationale ou du Sénat. Je suis très libre et c’est une grande chance d’une certaine façon, parce que ça permet d’avoir des entretiens qui sont peut-être encore plus directs, encore plus sincères. Je vais profiter de cette situation pour écouter, pour réfléchir. »
« Les Calédoniens ne voient pas la sortie »
« C’est quelqu’un qui a compté pour la Nouvelle-Calédonie, qui compte aujourd’hui puisqu’il a des parlementaires, des sénateurs, des députés et qui comptera sans doute pour la France demain », souligne la présidente de la province Sud. « Donc j’ai voulu faire passer notre inquiétude, l’inquiétude des Calédoniens dans la situation économique, dans la situation politique. Il y a une loi constitutionnelle qui passe, on espère que ça va donner des perspectives. Mais aujourd’hui, les Calédoniens ne voient pas la sortie et j’ai fait part à Édouard Philippe de notre très grande inquiétude et du besoin de soutien qu’on avait. Il est conscient de la situation. Il a dit qu’il nous accompagnerait le mieux possible. Nous avons parlé du nickel pour faire un point de situation. Là aussi, je lui ai j’ai fait part de mon inquiétude », ajoute Sonia Backès.
Anthony Fillet et Lionel Sabot