Le chantier du nouveau musée de la Nouvelle-Calédonie, fermé au public depuis 2019, n’a cessé de prendre du retard en raison de nombreux aléas. Sa livraison est espérée pour février 2025, six mois avant une ouverture au public.
En Calédonie, la patience est une qualité importante, voire indispensable même. Le musée de la Nouvelle-Calédonie en est l’exemple même. Le projet de rénovation et d’agrandissement de l’établissement, qui prendra dorénavant le nom de Muz, est dans les tuyaux depuis de très longues années. Il est devenu un peu plus concret en juillet 2019, lorsque l’édifice, situé en plein cœur du Quartier Latin, face à la baie de la Moselle, a officiellement fermé ses portes afin de mener le vaste déménagement, aussi colossal que minutieux, des quelque 9000 pièces alors hébergées. Sa réouverture était alors annoncée pour la fin de l’année 2021. Mais, c’était sans compter sur les nombreux obstacles survenus durant les travaux. « Ce projet se fait dans la souffrance, à l’image de notre pays », souffle Vaimu’a Muliava, membre du gouvernement en charge de la construction, du patrimoine immobilier, de l’urbanisme et de l’habitat.
En premier lieu, l’éclatement de la crise sanitaire mondiale évidemment, qui a causé un retard de six ou sept mois. Mais pas seulement. Il y a eu notamment la défaillance de quatre entreprises différentes pour des raisons diverses (il y en a quarante qui travaillent sur le projet) ou encore la découverte de plomb dans la charpente existante. « Il y a eu beaucoup d’aléas, mais l’objectif est dorénavant de relancer une dynamique afin d’assurer la réception en février 2025 », abonde la Secal, maître d’ouvrage délégué sur ce vaste chantier. Le public, de son côté, devrait pouvoir accéder aux locaux à compter de septembre 2025, après « une marche à blanc de six mois ».
Un « bijou »
Malgré ce contexte difficile, Vaimu’a Muliava, déjà présent à l’origine du projet en 2014, n’est pas du genre à voir le verre à moitié vide. En passionné, il avance, toujours, et note « la volonté farouche des politiques, de l’Etat et des différents services sur le terrain de voir aboutir le projet, coûte que coûte ». « Cette opération a toujours été soutenue par les différents gouvernements qui se sont succédés, mais aussi par l’Etat avec les différents hauts-commissaires en poste », dit-il, alors qu’on est aujourd’hui « à mi-chemin » avec environ « 60% des travaux effectués ».
C’est pour lui, un véritable « bijou » qui est en train de se construire. D’un point de vue artistique d’abord, alors que « la Nouvelle-Calédonie dispose de la plus grande collection d’art kanak, que ce soit en quantité mais aussi en qualité ». Sur la forme ensuite alors que le Muz va dorénavant « atteindre les normes internationales en termes de circulation des œuvres, des visiteurs, de conservation, d’hygrométrie, de température, de sécurité ». Sur l’aspect numérique enfin alors que « le visiteur sera en immersion totale pour vivre, revivre certaines époques de manière digitale ».
Claire Gaveau