Une ferme de cannabis « indoor » découverte à Nouméa

Les enquêteurs spécialisés de la police nationale viennent de démanteler un trafic de cannabis « indoor », dont la production semble en pleine expansion, avec l’interpellation d’un cultivateur-dealer. Du LSD et de l’argent liquide ont aussi été saisis.

C’est ce qu’on appelle « une belle prise ». D’après nos informations, les enquêteurs de l’Unité de lutte contre les stupéfiants de la Direction territoriale de la police nationale (DTPN) viennent de mettre un coup de pied dans la fourmilière en procédant à l’interpellation d’un homme suspecté d’être à la tête d’une importante culture d’herbe de cannabis et d’écouler sa marchandise dans les nombreux points de deal de Nouméa. Un suspect particulièrement discret et fuyant, tout le temps sur ses gardes et dont il n’a pas toujours été simple de s’en approcher pour révéler ses activités illicites.

Cette arrestation signe ainsi la fin d’une enquête longue de plusieurs mois et particulièrement fournie qui aura permis aux fins limiers de la police nationale de plonger encore un peu plus dans les méandres du trafic de stups. Au départ, les enquêteurs veulent remonter la filière des points de deal de la capitale pour se concentrer sur les « gros bonnets » et non plus que les petites mains du trafic qui vendent en bord de route ou dans les cages d’escalier.

Ce n’est qu’un petit fil à tirer mais qui va s’avérer vite intéressant pour les enquêteurs car il les conduit tout droit vers une maison du 6e km, à Nouméa, dont les volets sont, du matin au soir, fermés. De discrètes vérifications permettent aux policiers une conclusion simple : cette habitation pourrait abriter une nourrice ou plus, une zone de production d’herbe de cannabis car son locataire prend bien trop de précautions pour n’avoir rien à se reprocher.

Un pavillon de culture abandonné

Le parquet est informé et toutes les réquisitions utiles aux investigations sont délivrées. Filatures, repérages, surveillance de l’entourage… Les hommes de la police judiciaire fournissent un travail de longue haleine pour parvenir à l’identification du producteur-dealer et des autres personnes impliquées dans le business dont certaines étaient déjà bien connues des services.

Il n’y plus aucun doute : cette maison du 6e km abrite une culture « indoor » de cannabis. Les volets sont constamment fermés, les lumières allumées de jour comme de nuit et la consommation d’électricité a explosé avec une différence de plus de 50 000 francs comparée à l’ancien occupant des lieux.

Les enquêteurs vont même jusqu’à découvrir un autre « pavillon de culture » qui avait été abandonné par le trafiquant présumé. À l’intérieur, des traces de pitons rebouchés au plafond, éléments caractéristiques des fixations des tentes et éclairages de culture de plants d’intérieur, et des aménagements d’intérieur dont un emplacement pour un extracteur d’air.

Finalement, au terme d’investigations complexes, ils découvrent, voici quelques jours, que le suspect « numéro un » s’apprête à quitter précipitamment l’habitation, prétextant au propriétaire un départ définitif et soudain en Métropole. L’interpellation et la perquisition du domicile, jeudi dernier, ne font que confirmer les soupçons des enquêteurs et l’ampleur de la production.

Des clients nombreux et réguliers

Plus de 1,4 kilos d’herbe de cannabis est découvert et bien évidemment, les fonctionnaires ont mis la main sur l’attirail du parfait cultivateur avec un système d’aération et des lampes solaires extrêmement puissantes sans compter tout le matériel pour la revente et le conditionnement. Outre 80 000 francs en liquide, du LSD est aussi saisi.

Les hommes de la police judiciaire ont désormais la conviction que le trafiquant présumé voulait quitter la maison du 6e km parce qu’il avait été victime de plusieurs cambriolages. Il n’avait, sans surprise, jamais déposé plainte, de peur que les autorités découvrent ses installations.

L’homme a également été interrogé en garde à vue sur son mode de vie et l’identité de ses clients. Plusieurs d’entre eux ont été interrogés dans le cadre de ce dossier, reconnaissant qu’ils se fournissaient directement à son domicile avec des transactions comprises entre 15 000 et 25 000 francs chaque semaine.

Face aux éléments de preuve du dossier, le cultivateur présumé a reconnu se livrer à un trafic de cannabis depuis plus d’un an. Une fois ses auditions terminées, il a été déféré devant le procureur de la République vendredi après-midi. Les enquêteurs de la police judiciaire vont désormais tâcher de déterminer les profits accumulés et vers où est parti cet argent sale.

Jean-Alexis Gallien-Lamarche

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