L’école Serge-Laigle, située à Tina, est devenue, en cette rentrée, la dixième école bilingue de la province Sud. Ce mercredi, une visite y était organisée, en présence de Sonia Backès, présidente de la province Sud, et Gil Brial, son 2e vice-président.
Assis autour d’une petite table, ce mercredi matin, quatre enfants de moyenne section jouent au « Mystery-games », en compagnie de « Maîtresse Julia », leur institutrice.
Cartes retournées sous les yeux, ils doivent retrouver deux images similaires, et dire à voix haute le dessin représenté. Le tout, en anglais. Une façon ludique de « leur faire acquérir du vocabulaire », glisse Maîtresse Julia, enseignante à l’école Serge Laigle.
En cette rentrée 2024, l’établissement est devenu la 10e école bilingue de la province Sud, rejoignant, entre autres, celles de Frédérick-Louis Dorbritz, Guy Champmoreau et Michel Amiot. Un dispositif lancé il y a 14 ans, dans le but de familiariser les Calédoniens avec la langue Anglaise. « La Nouvelle-Calédonie est entourée de pays anglophones, et que ce soit pour le tourisme ou le travail, les Calédoniens doivent pouvoir parler cette langue. Le fait de pouvoir passer du français à l’anglais est une chance extraordinaire », souligne Sonia Backès, présidente de la province Sud. En visite au sein de cette école ce mercredi, cette dernière en a profité pour rencontrer et échanger avec les enseignants.
Des élèves bilingues avec « une très grande ouverture sur le monde »
Parmi eux, « Maîtresse Amélie » enseigne cette année à une classe de CP. Afin de pouvoir « être à l’aise » linguistiquement parlant, l’institutrice bénéficiera, comme ses collègues, d’une formation, tous les jeudis et vendredis. « Au départ, le projet d’école m’a un peu stressé, car je ne suis pas bilingue. Alors pour anticiper, depuis juin l’année dernière, je prends en parallèle des cours au CREIPAC », ajoute celle-ci.
Pour cette première année de transition, elle introduira peu à peu les consignes en anglais auprès de ses élèves, et leur enseignera les chiffres, les couleurs, et les jours de la semaine en anglais, à hauteur de 6 heures par semaine. Puis, « au bout de deux ans, l’anglais et le français seront enseignés à parité horaire », précise Elsa Bouhadjadj, directrice de l’établissement.
Un fonctionnement qui a su faire ses preuves, dans les autres écoles bilingues. « Je suis restée dix ans au sein de l’école Dorbritz, à Dumbéa, qui est elle aussi une école bilingue, et j’ai pu voir une évolution. Les élèves sortaient de l’école primaire décomplexés de parler anglais, et avec une très grande ouverture sur le monde. C’est une belle réussite », assure Elsa Bouhadjadj.
L’année prochaine, l’objectif serait d’ouvrir une 11e école bilingue, potentiellement en brousse, afin « d’offrir la possibilité à tous les élèves d’avoir cet enseignement bilingue », insiste Sonia Backès.
Nikita Hoffmann