« En conséquence, nous devons maintenant envisager tous les scénarios possibles y compris la mise en veille de nos activités », ceci est un extrait d’un document interne à KNS. Les craintes se confirmeraient donc pour KNS avec un échéancier : début février. De quoi inquiéter les commerçants de Koné.
Elle s’est juste un peu étoffée avec l’arrivée de l’usine du Nord mais cette rue a toujours été là. Et avec elle, ses commerces. Des héritages qui ont bénéficié au fil du temps de cet emplacement, au cœur du village de Koné et promis à des avenirs encore glorieux avec le mouvement des hommes. Une fourmilière aux heures de pointe. Mais ces temps-ci la crainte y a jeté son voile. Le spectre de la mise en veille de l’activité de l’usine du Nord bouscule sa tranquillité. Bien implantée l’une des propriétaires dit « ressentir la crise déjà depuis la fin d’année 2023. Certes on est en vacances mais ça tourne moins, on fait moins de chiffres, les employés en ont conscience. La fermeture de KNS, je n’ose même pas l’imaginer, on espère qu’une solution arrivera ». Autre commerce mais côté employé cette fois. Coralie estime que « si l’usine ferme, il y aura une grosse perte de clients ». Pour la jeune maman, « tout ça avait bien commencé, mais pour moi toutes les sociétés sont en train de couler, pas seulement KNS alors oui je m’inquiète ». Un autre commerce fait office de carrefour véritablement. « Tout KNS passe ici le matin et le soir » clame le patron derrière sa caisse. C’est dommage d’avoir fait une usine comme ça et que ça ferme. Et avouez que c’est bizarre quand même d’avoir trois usines et qu’il n’y a aucune qui marche ». En tout cas « si la mine ferme ce sera la catastrophe pour tour le monde, les conséquences seront graves derrière ». L’homme pense aux casses et aux vols qu’il connaît bien et qui selon lui pointent leur nez dans pareille situation.
« Que vont-ils devenir ? »
La restauration n’est pas en reste de son côté. « Ici, nous dit une patronne, il passe des conducteurs de mines, des sous-traitants, et beaucoup d’employés de l’usine aussi donc on entend des bruits mais nous n’avons pas d’informations exactes sur la situation là-bas ». Elle ne veut pas s’étaler juste préciser que « la fermeture aura un effet de chaîne » qu’on imagine néfaste en termes économiques. Dans la restauration aussi mais rapide cette fois cet autre patron est « convaincu que KNS ne fermera pas. Les autorités ne prendront pas un tel risque avec le nombre de familles qui serait impactée, et puis il y a la ressource et il y a du besoin ». Il rappelle qu’un « certain ministre des finances est passé par là il y a quelques temps, c’est pas pour rien alors tout ça c’est de la politique mêlé à du business, je garde confiance ». Même s’il paraît infime, l’espoir tient aussi et encore sa place dans la brume des réactions qu’engendre l’option de mise en veille des activités sur KNS. L’espoir pour les employés et leurs familles. Tous les commerçants rencontrés y pensent. « Que vont-ils devenir ? Ceux qui sont là-bas, il faut qu’ils réagissent il ne faut pas attendre que la situation soit trop grave pour réagir » avait souligné l’une des commerçantes alors qu’un autre avait évoqué l’idée selon laquelle « il n’y pas que la mine en Calédonie, c’est ce qu’on a toujours dit ».
Jack Kogny