Dans un contexte de réchauffement climatique planétaire, 2023 aura été une année assez exceptionnelle, selon le bilan dressé par Météo France Nouvelle-Calédonie.
Comme tous les spécialistes l’avaient annoncé, le phénomène climatique El Nino a peu à peu repris ses droits cette année après trois années passées sous l’influence de La Nina. Ainsi, la Nina a laissé place à une période neutre fin février, avant l’établissement d’El Nino, à partir du mois de juin. Un phénomène attendu par certains, mais redouté par d’autres alors qu’il apporte généralement du vent mais aussi de la sécheresse.
Des périodes distinctes
Sur le territoire, cela s’est notamment caractérisé par des périodes distinctes, notamment concernant les pluies. Si les quatre premiers mois ont offert des cumuls « proches des normales », le reste de l’année a « défié toutes les prévisions saisonnières », selon l’analyse de Thomas Abinun, météorologue à Météo France alors que des records de sécheresse en mai-juin-juillet (-74% de pluie, deuxième trimestre le plus sec depuis le début des mesures), des records de pluies en août-septembre-octobre (+124% de pluie, deuxième trimestre le plus arrosé depuis le début des mesures), avec notamment « quatre épisodes de pluie brefs et intenses, complètement inattendus », et encore des records de sécheresse en novembre-décembre (-70% de pluie, record absolu depuis le début des mesures) ont tour à tour été enregistrés. Mais alors, pourquoi une telle alternance ? Si les réponses sont encore peu précises, Thomas Abinun évoque des eaux anormalement chaudes dans le sud-ouest du Pacifique qui ont favorisé l’instabilité des conditions météorologiques avec un El Nino « assez atypique ».
Ainsi, selon le bilan annuel, 1385 mm de pluie sont tombés en Calédonie, soit un déficit de 12% par rapport aux normales enregistrées entre 1991 et 2020. « Ce bilan cache de fortes disparités d’un trimestre à l’autre, mais aussi d’une zone à l’autre », poursuit le météorologue.
Une année fraîche
Si 2023 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, avec 1,48 degrés en plus par rapport à la période de référence (1850-1900), cette vérité ne se confirme pas sur le Caillou. Ainsi, lors des douze derniers mois, la Nouvelle-Calédonie a enregistré une année relativement fraîche avec une température moyenne de 23,5 degrés. Soit la période la plus fraîche enregistrée ces dix-sept dernières années, à égalité avec 2019 et 2013.
Mais le mercure, qui est de nouveau reparti à la hausse en décembre, devrait continuer de grimper dans les mois à venir. « Le phénomène El Nino 2023-2024 risque d’aggraver encore la chaleur en 2024, car c’est généralement après être arrivé à son apogée qu’il a le plus d’impact sur les températures mondiales », estimait l’Organisation Météorologiques Mondiale (OMM), en novembre dernier.
Claire Gaveau