L’agresseur du pilote maritime placé sous contrôle judiciaire

Présenté hier en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Nouméa, pour avoir insulté et frappé le pilote de la navette maritime entre l’île Ouen et le Mont-Dore, mercredi, un homme de 40 ans a demandé le renvoi du dossier.

Avec un tel petit-déjeuner, le reste de la journée n’augurait rien de bon. « A 7 h » mercredi dernier, il a avalé « quatre, cinq verres de whisky pur », raconte-t-il. Il a eu la mauvaise idée d’enchaîner en voulant monter à bord de la navette maritime allant dans le sens île Ouen – Mont-Dore. Là, cet homme grand et à l’impressionnante touffe de cheveux s’en en pris au pilote de l’embarcation, qui lui refusait l’accès en raison de son état d’ivresse manifeste.

« Agression gratuite »

La suite ? Des insultes racistes proférées devant témoins (dont des enfants) et de « nombreux coups de poings », retrace la présidente de l’audience, Sylvie Morin, qui ajoute : « pour le dire clairement, vous avez essayé de le passer pardessus bord ». La victime, pilote de navette depuis une vingtaine d’années, s’en sort avec une interruption de travail de deux jours (il est touché à l’arcade sourcilière et à la main). Il est en état de choc après cette « agression gratuite », aussi car elle lui rappelle un douloureux souvenir : « en 2009 », il avait été la cible d’une « agression à Saint-Louis » qui avait débouché sur un arrêt de travail pendant trois ans, précise son avocat.

« Je regrette »

L’homme était présent hier à l’audience, il a pu entendre les excuses de son bourreau. « Je regrette ce que j’ai fait, j’ait une con… », a lancé timidement le prévenu. « C’est plus qu’une bêtise, c’est une infraction », l’a corrigé la présidente. Il a « frappé sans raison, si ce n’est l’alcoolisme de monsieur et son hostilité à la gent blanche », a résumé le vice-procureur, Hervé Ansquer.

Décrit par ses proches comme habituellement calme et ne posant pas de problème, étant peu connu de la justice et s’occupant au quotidien de deux enfants, le prévenu, qui quitte rarement l’île Ouen, a été placé sous contrôle judiciaire jusqu’au 19 janvier, date du renvoi de ce dossier, le temps qu’il prépare sa défense. C’était son souhait. Précision : pour être à l’heure au tribunal à Nouméa dans deux semaines, il devra quitter sa tribu (celle de Ouara), à l’île Ouen, au plus tard le 18 janvier… mais il devra le faire sans utiliser la navette maritime (qui, par ailleurs, est fermée depuis l’agression). L’homme n’y a plus accès, pour ne pas risquer de recroiser le pilote.

Anthony Fillet

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