Ce vendredi, un certain nombre de salariés de Prony Resources vont manifester leur inquiétude quant à l’avenir de l’usine et de leur emploi. Mais dans le même temps, on s’active pour trouver des solutions pour les 3 usines en difficulté.
C’est peu de dire que la situation de la filière nickel est catastrophique. C’est d’ailleurs pour lancer un plan de sauvegarde de la filière que le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire est venu en Calédonie, et qu’il a dépêché sur place trois experts de l’Inspection Générale des Finances. Ces derniers, avec les institutions que sont le gouvernement, les trois provinces et le Congrès, travaillent à un plan global de sauvegarde qui devrait être présenté dans les prochaines semaines, voir les prochains jours. Les discussions progressent en effet et on est prêt d’un accord global.
Usine sous perfusion
Le problème numéro 1 des 3 usines est leur manque de trésorerie, et les risques afférents de cessation de paiement, en particulier pour Prony Resources, l’usine du Sud et ce malgré avoir quasiment atteint les objectifs de production fixés pour 2023. La présidente de la province a fait le point de la situation. « Grâce à l’intervention de l’État, a déclaré Sonia Backès, la date de cessation de paiement est repoussée au moins jusqu’à la fin du mois de janvier, puisque Trafigura a accepté de reculer un certain nombre d’échéances, le « mur » entre guillemets est décalé du 8 à fin janvier. Entre-temps, des solutions sont en cours de construction puisque l’État s’y était engagé, et les experts venus à la fin du mois de décembre, reviendront au mois de janvier pour finaliser le projet d’accord sur lequel on est en train de travailler. Rien ne peut se faire sans la participation de tous, à la fois de l’État évidemment qui va faire un chèque, mais si ce n’était que le chèque de l’État, ça ne sauverait pas les 3 usines. Il faut également la participation des collectivités d’une part, d’autre part des décisions au Congrès sur ce qui concerne les exports et pour finir, des actions de la part des industriels. Ils doivent faire des efforts en termes de productivité et de compétitivité, mais également au niveau financier. Donc tout ça est en cours de règlement et ça va dans le bon sens. Il n’y a pas, à ce stade de risques immédiats de fermeture ou de difficultés imminentes, même si les contrats des sous-traitants sont suspendus ou ralentis, ce qui pose des problèmes dans les familles. Il faut que la solution soit trouvée très vite. C’est le message que j’ai passé au ministre de l’Économie auprès de qui je suis intervenue, et je crois que l’État est parfaitement conscient de sa responsabilité dans le sujet ». La présidente de la province Sud pour laquelle « personne n’envisage la fermeture de l’usine du Sud », et qui demeure confiante quant à l’avenir de la filière. « C’est une période compliquée et il faut effectivement mettre tout le monde sous perfusion, pendant cette période, dit-elle. Mais l’objectif, c’est que tout le monde regagne de l’argent dans 3 ans et que la perfusion s’arrête ».