« Il y a plusieurs sujets qui avancent »

Une avancée rapide et significative dans les discussions sur le nickel calédonien est-elle envisageable tant les points de désaccords, notamment entre politiciens, sont importants ?

Jérôme Fabre le croit. « Sur l’accès à la ressource il y a plusieurs sujets qui avancent », dit le directeur général de la SLN. Premier point : le projet de loi du pays sur le principe de « silence vaut acceptation ». « Nous, c’est un petit peu le principe calédonien, on met des règles hyper strictes et puis après on n’arrive pas à les mettre en œuvre … » En effet, « il faut trois ans en moyenne pour avoir un arrêté » de la part, notamment, de « la province Nord », alors que « dans le code minier la règle c’est six mois ». Ce serait donc une bonne évolution, estime Jérôme Fabre, car cela permettrait « d’arrêter le côté où l’administration et les politiques laissent traîner en longueur » des dossiers, chose qui « pénalise énormément » la SLN et qui « met en risque les emplois ». Au final, cette proposition « de simplification administrative et de modernisation » épouse « une logique où il faut que l’administration soit plus responsable, plus en accompagnement du business, ne soit pas un frein à l’économie ».

Avoir davantage de « flexibilité » pour vendre

Le « deuxième sujet (…) concerne les fameuses réserves géographiques métallurgiques », pose le dirigeant. « En Calédonie il y a quatre gisements qui sont énormes. » L’idée serait d’avoir des autorisations pour, en plus du ferronickel, un « export du minerai fatal », pauvre en teneur, aujourd’hui inutilisé et qui pourrait être vendu afin de reconstituer une trésorerie.

Troisième évolution en cours de réflexion : avoir plus de flexibilité dans la vente. « Le code minier, aujourd’hui, est très strict : on nous donne une autorisation pour une mine de départ et un client d’arrivée. Or, là, par exemple, les Japonais qui tournent à 25 % » de capacité de production « ils achètent quatre fois moins qu’avant, donc cette autorisation on ne va pas pouvoir la saturer ». Ainsi, « là il manque 75 % de business si j’ose dire et on n’a pas la flexibilité de pouvoir réagir et d’allouer à d’autres ces quotas ». Sur ce point, Jérôme Fabre n’est pessimiste : « les indépendantistes » lui disent vouloir un « contrôle » du « volume » exporté, et que « la destination » leur importe peu.

« Pas une refonte totale du code minier »

Tout cela, « ce sont des ajustements marginaux qui sont demandés, pas une refonte totale du code minier », raison pour laquelle « je pense qu’il peut y avoir tout à fait des évolutions assez rapides (…) qui pourraient donner confiance à tout le monde. C’est pour ça que je reste quand même optimiste », explique Jérôme Fabre. « Alors, on n’aura peut-être pas tout, tout de suite, mais il peut y avoir des choses qui s’enclenchent, qui vont dans le bon sens, qui font que l’État prend confiance, que du coup il mette en place le système sur l’énergie, et comme ça, progressivement, on avance dans le bon sens. »

Arriver à un accord politique « fin janvier » comme le demande le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, parait toutefois être « un calendrier très ambitieux ». Trop ambitieux ?

Anthony Fillet

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