Directeur de l’Institut d’Émission d’Outremer (IEOM), Yann Caron évoque les résultats économiques 2022, et dresse des perspectives pour cette année.
Entre les années de crise depuis 2018 et 2023 et ses incertitudes, que faut-il retenir de 2022 ?
Yann Caron : Je dirais que 2022 est une année d’exception. Nous avons cumulé presque tous les ingrédients d’éléments exceptionnels ou favorables. Ce qui a caractérisé les années antérieures, c’étaient des zones d’incertitude, d’inquiétude, de manque de visibilité, et puis les crises. En 2022, les éléments favorables tiennent au fait que l’on sort précisément de ces différentes crises, que ce soit la crise de la reprise de l’Usine du Sud, la crise sanitaire, ou les incertitudes institutionnelles qui pèsent beaucoup sur la confiance des agents économiques. Fin 2021, nous avons eu une perspective qui était rassurante, nous sommes sortis des zones de crise Covid et nous avons eu des éléments externes favorables, le monde entier ayant engagé une reprise économique en 2021, ce qui a eu un effet d’entrainement lorsque nous sommes sortis de notre propre crise covid. Pourtant en 2022, de nouvelles crises sont apparues à l’échelle mondiale, avec d’abord la poussée d’inflation, dont on a cru dans un 1er temps qu’elle était un ajustement de l’offre et de la demande en sortie de crise Covid. Mais très rapidement d’autres éléments, dont au 1er chef la guerre de la Russie en Ukraine sont venus perturber tous les marchés internationaux, et aggraver l’inflation. Il ne faut pas non plus négliger le fait qu’il y a eu des rebonds de crise Covid en Asie et en Chine, qui ont eu des conséquences. Ainsi, dès la mi-2022, les banques centrales ont réagi face à la montée de l’inflation afin de réduire les anticipations inflationnistes, pour que l’inflation ne s’instaure pas durablement. La BCE (Banque Centrale Européenne) a fait le nécessaire et l’IEOM a agi en cohérence avec la BCE, tout en adoptant des mesures spécifiques visant à avoir un niveau de liquidités qui soit compatible avec les besoins.
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