Depuis le 3 mars, l’Agence sanitaire et sociale de la Nouvelle-Calédonie (ASS-NC) a lancé une vaste campagne de dépistage du rhumatisme articulaire aigu (RAA) et de la cardiopathie rhumatismale chronique (CRC) chez les enfants de CM1 et une partie des élèves de CM2.
Le RAA est une maladie inflammatoire grave qui peut survenir après une infection par une bactérie streptococcique, notamment une angine mal soignée. Les symptômes sont souvent similaires à ceux de la grippe mais peuvent aussi passer inaperçus. En Nouvelle-Calédonie, elle représente un enjeu majeur de santé publique, touchant particulièrement les enfants et les jeunes adultes. Si elle n’est pas détectée et traitée à temps, elle peut entraîner des complications cardiaques irréversibles. Pour limiter ces risques, l’ASS-NC déploie chaque année, et ce depuis 2008, une campagne de dépistage dans les écoles auprès de 4 500 élèves de CM1. « Les dépistages sont réalisés depuis début mars et se poursuivront jusqu’à novembre environ », explique Nathalie Sagot, responsable du programme de lutte contre le RAA. Ce suivi permet d’identifier précocement les infections à streptocoques et d’éviter leur évolution vers des formes graves. En Nouvelle-Calédonie, la maladie est particulièrement répandue puisque 250 nouveaux cas environ sont recensés chaque année, dont plus de 75% concernent des personnes de moins de 20 ans.
Un examen indolore
Le dépistage repose sur un examen échographique du cœur réalisé par des équipes mobiles: « Il est effectué par des binômes infirmier/cardiologue ou médecin formé en échographie cardiaque », précise Nathalie Sagot. Hier matin, à l’école Edmond Desbrosses à Kaméré, environ 40 élèves de CM1 ont ainsi pu être examinés. En cas de doute, les enfants sont orientés vers un spécialiste: « D’après les chiffres des précédentes années, 11 à 12% des cas nécessitent un avis complémentaire », indique-t-elle. Cette année, la campagne concerne aussi certains élèves de CM2. « En 2024, environ 20% des élèves n’ont pas pu être examinés en raison des événements. Nous avons donc élargi le dépistage pour rattraper ce retard », explique la responsable du programme.
Claire Rio-Pennuen