Une entreprise calédonienne de travaux sous-marins, forte de plus de vingt ans d’existence, se confie sur les difficultés rencontrées depuis les émeutes. Quel avenir pour l’entreprise et le métier de scaphandrier en 2025 ?
La SCADEM est l’unique entreprise locale de travaux sous-marins et organisme de formation hyperbare certifié de Nouvelle-Calédonie. Elle emploie des scaphandriers, des ouvriers des mers, ou autrement dit « c’est le BTP sous l’eau », comme l’explique plus simplement Laureen, la directrice des ressources humaines. Une entreprise structurée, employant une douzaine de plongeurs professionnels, qui avoue se battre chaque jour et rencontrer de nombreuses difficultés à retrouver une stabilité et une visibilité depuis la crise. La direction exprime sa colère et son incertitude pour l’avenir.
Le gérant confie que l’activité, pendant et après les exactions, a subi une perte de « 50 % du chiffre d’affaires mensuel ». Sa priorité, dans ce contexte inédit et confus, a été le maintien des compétences. La stratégie qu’il dit alors employer à cet instant était d’utiliser le peu de trésorerie de l’entreprise pour les salaires, afin de maintenir tous ses emplois. À ce jour, la santé financière de l’entreprise reste instable. Il se considère pris dans un cercle vicieux où le flux d’argent entre les entreprises, clients, fournisseurs, prestataires, institutions… est au plus mal et circule mal. Il explique que pendant ces mois d’exactions, il a « travaillé en mode dégradé, souvent à perte ». Ce qu’il préférait plutôt que de licencier.
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Lucile Chaurand
