Député européen siégeant au sein du groupe « Conservateurs et Réformistes européens », Nicolas Bay qui a rejoint le mouvement politique « Identité-Liberté » lancé il y a quelques mois par Marion Maréchal. Nicolas Bay vient de passer quelques jours en Nouvelle-Calédonie, et c’est lors d’une visite dans la maison totalement brulée d’une famille de Tindu que nous l’avons rencontré.
La voix du Caillou : Quel est l’objet de votre visite, en Nouvelle-Calédonie, six mois après les émeutes qui ont touché le territoire ?
Nicolas Bay : Je m’étais rendu il y a un an en Nouvelle-Calédonie avant les événements du mois de mai. Et j’avais déjà pu constater les difficultés que les Calédoniens traversaient et la nécessité, à l’époque déjà, d’une clarification de la situation institutionnelle et politique. C’est-à-dire que soient enfin pris en compte les trois votes successifs par référendum des Calédoniens qui ont manifesté leur attachement à la France, qui ont exprimé leur amour de la France et leur volonté d’ancrer définitivement la Nouvelle-Calédonie dans la nation française et donc dans la Constitution française. Tout cela passe évidemment par le dégel du corps électoral. Le gel du corps électoral est un véritable scandale qui a consisté depuis maintenant des décennies à priver des citoyens français de Nouvelle-Calédonie de la possibilité de voter. On a beaucoup donné depuis des décennies aux indépendantistes. On leur a accordé toutes sortes de faveurs. Ça a été souvent d’ailleurs la lâcheté de l’État qui a finalement accordé beaucoup d’avantages aux indépendantistes, peut-être dans une démarche sincère d’apaisement à l’époque. Le résultat, on le voit aujourd’hui. Les indépendantistes sont minoritaires dans les urnes, ils s’expriment avec brutalité, avec violence. Ils tentent de faire partir une bonne partie de la population calédonienne, sur un critère simple qui est celui de la couleur de peau.
LVDC : Quelle est votre position justement sur le dégel du corps électoral ?
N.B. : Nous avons eu l’occasion de le dire quand j’étais venu il y a un an et pendant la campagne des élections européennes avec Marion Maréchal, nous sommes absolument favorables au dégel du corps électoral, nous considérons d’ailleurs que maintenant il doit être fait de manière urgente. Urgente parce que cette situation temporaire, qui était là encore une faveur accordée aux indépendantistes, n’a que trop duré. Cela fait des décennies que les citoyens sont privés du droit de vote, donc ce n’est pas acceptable. Qu’il y ait un critère de durée de présence sur le sol calédonien peut tout à fait se comprendre. Est-ce que c’est 5 ans ou 10 ans de présence avant d’avoir le droit de vote ? Ça, c’est une question qui peut être discutée, bien sûr. En revanche, il faut procéder au dégel du corps électoral. Emmanuel Macron avait eu, je pense, une attitude à la fois respectueuse du verdict des urnes et courageuse en disant qu’il fallait ce dégel. Ce qui est grave, c’est qu’il ne soit pas allé au bout de cette démarche qui mettait un terme à des décennies de revendications indépendantistes dont on voit qu’elles sont ici minoritaires.
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Propos recueillis par Lionel Sabot