S’il fallait retenir une phrase de la séance de l’assemblée de la province Sud qui s’est déroulée hier, c’est sans doute celle-ci prononcée par Sonia Backes, la présidente de l’institution, lors du débat d’orientation budgétaire. Un débat sans vote pour finalement envoyer un message fort à l’État.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que la collectivité est véritablement au bord du gouffre à la suite des exactions qui ont débuté le 13 mai dernier. Une situation à ce point délicate que la collectivité pourrait se retrouver en cessation de paiement à la fin du mois de novembre. Sans des aides immédiates de l’État, la province devra le 5 décembre prochain voter un budget en baisse de 18 milliards de francs, budget qui passerait de 57 milliards en 2024 à 40 milliards en 2025. Un budget qui, s’il était adopté ainsi, verrait l’exécutif provincial devoir prendre des décisions fortes, mais surtout extrêmement douloureuses socialement parlant.
Si l’État ne vient pas en aide à la collectivité, la province a déjà listé une série de pistes d’économie. Elle envisagerait, le cas échéant, la fermeture de tous les centres médico-sociaux (CMS), de tous les internats provinciaux, la suppression des bourses scolaires, la suppression des crédits de remplacement des agents (y compris pour les enseignants), l’arrêt du dispositif PPIC (programme provincial d’insertion citoyenne), la fin du soutien aux opérations d’équipement dans les communes, la fin des dispositifs d’aides à l’investissement pour les très petites entreprises (TPE) et les agriculteurs, ou encore, et la liste n’est pas exhaustive, la réduction massive des subventions aux associations, lesquelles sont pourtant pour la plupart chargées de mission de service public. Une liste à la Prévert qui malheureusement n’a rien de très poétique.
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Lionel Sabot