L’avocat historique du FLNKS, Me François Roux, qui défend aujourd’hui Christian Tein et d’autres militants de la CCAT, mis en examen et incarcérés en détention provisoire en Métropole pour avoir commandité les émeutes qui ont éclaté le 13 mai dernier, estime que seule la justice internationale est compétente dans ce dossier.
LVDC : Vous avez critiqué les conditions de transfert de vos clients de la Nouvelle-Calédonie vers la Métropole. Envisagez-vous des actions en justice contre ces conditions ? Si oui, lesquelles ?
François Roux : Bien sûr, notamment devant les juridictions et les instances internationales. J’imagine que, que nous soyons d’accord ou pas avec les revendications des responsables et des militants indépendantistes, toute personne attachée à la justice et aux droits de l’homme ne peut accepter les conditions inhumaines et dégradantes dans lesquelles s’est déroulé le transfert en Métropole.
LVDC : Vous avez récemment déclaré à la presse que « c’était une instruction tout à fait normale ». Dans le même temps, vous avez porté une demande de dépaysement du dossier. N’est-ce pas un positionnement paradoxal ?
F.R. : Il n’y a aucun paradoxe. Le fait que les juges d’instruction aient précisé vouloir instruire à charge et à décharge n’enlève rien au contexte local dans lequel cette information judiciaire se déroule. Si vous voulez dire que la situation n’est pas « idéale » dès lors qu’il s’agit d’une question de décolonisation jugée par les autorités de la puissance administrante (au sens du droit international), je suis d’accord et c’est bien pourquoi cette affaire relève plutôt d’une juridiction internationale comme la Cour internationale de justice.
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Propos recueillis par Jean-Alexis Gallien-Lamarche