Malgré le chaos, le danger, la peur, les ambulanciers, les ambulancières, parfois des femmes seules dans leur véhicule siglé, n’ont jamais cessé de rouler depuis le début de la crise il y a quatre semaines. Pour protéger des vies, au péril de la leur.
Ce n’était pas prévu, mais désormais Mickaëlla a un agent de sécurité, carrure imposante et dissuasive. Il « a un prénom de zoreille », se marre-t-elle. Il s’appelle « Jean-Luc », évolue habituellement dans le nickel, à Goro.
Elle n’a pas l’habitude de travailler avec lui, mais ils ont vite trouvé leurs marques, formant un duo qui tient la route. Elle le connaît bien, c’est son mari.
« On ne va pas laisser mamie comme ça »
Protecteur, confident, guide, mécanicien : Jean-Luc est polyvalent. « J’étais avec une mamie wallisienne, j’ai crevé sur le pont du Mall », en pleine période de tension. « Heureusement qu’il y avait monsieur avec moi. Il m’a dit : ‘’roule jusqu’au Mall, on ne va pas laisser mamie comme ça’’. Elle était en chaise roulante. Le temps que je m’occupe de la mamie » pour son rendez-vous, « monsieur avait déjà changé la roue », sourit Mickaëlla. Elle l’aime et on comprend pourquoi. En cas d’obstacles, il sort du véhicule et, faisant marcher sa tête et ses muscles, règle le problème. « Il me libère la route pour que je puisse passer », apprécie l’ambulancière. « Je déblaie un peu », confirme Jean-Luc.
Rouler en pleine crise signifie parfois qu’« il faut monter sur le trottoir, il faut se faire un chemin », mais « avec des véhicules comme ça ce n’est pas facile, c’est trop bas », explique-t-elle en montrant le parechocs et le bas de caisse.
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Anthony Fillet